la vieille aux châtaignes
La vieille aux châtaignes
Certains soirs d'hiver, quand le salaire de ma mère le permettait, on avait droit à une séance de cinéma. Toute la marmaille savait alors ce qui les attendait à la sortie : la vieille aux châtaignes, sur la place du capitole, un brasero chauffé à blanc planté-là, à attendre les gourmands...
La vieille dame était aussi rabougrie que ses fruits une fois trop cuits, du poil au menton, toute de noir vêtue, mais rien d'une sorcière, bien au contraire.
Elle préparait pour chacun de nous un cône en papier journal et, d'un geste sûr, le remplissait à ras bord de châtaignes brûlantes et odorantes...
Elle souriait de nous voir nous brûler le bout des doigts..., cela la faisait aussi rire que de notre gourmandise...
Nous, avec l’espoir de trouver de quoi nous réchauffer les doigts, on décortiquait les fruits chauds qui nous laissaient sur le bout des doigts un noir des plus profonds, nous transformant en petits indiens sur le sentier de la paix quand d'un geste machinal nous nous passions la main sur le visage pour exprimer nos sentiment vis-à-vis de la dame aux châtaignes.
Nous nous croyions forts et intelligents, toujours plus malins que les autres, genre : "à moi on ne la fait pas" !
Bref !! La vieille aux châtaignes doit rigoler la haut.
Quand tu crois rigoler des autres, ami qui me lit, demandes-toi toujours, si en fait, les autres, ne se moquent pas de toi en te faisant toi-même choisir ton maquillage et devenir la marionnette en croyant être le marionnettiste...
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