La fin d'un monde (nouvelle)
La fin d’un monde
L’homme machinalement envoya un coup de pied dans la boite de conserve vide de petit pois ; cela faisait longtemps qu’il n’en avait pas mangé de ces légumes en conserve, les jardins alentour regorgeaient de légumes frais mais cernés par les herbes folles. Il n’y avait plus personne pour entretenir la plupart des petits potagers amoureusement cultivés par des voisins, maintenant disparus, c’était il y a des dizaines d’années …
Une patrouille de la police des cultures OGM passa devant l’homme, l’officier jeta un regard suspicieux sur le passant, mais le véhicule ne ralentit même pas, à quoi bon ! Les manifestations se faisaient rares pour ne pas dire inexistantes, de toute façon sa section : « Oppression, Réaction, Répression Nature » n’avait plus les budgets et dans le quartier tout le monde connaissait les goûts du capitaine pour les carottes et autres fraises de saison cultivées secrètement par les quelques paysans rebelles sous sa juridiction, des fruits et légumes avec encore les parfums comme dans le temps qui vous laissent dans la bouche un souvenir comme avant, bien sûr il était sensé réprimer ces fraudeurs qui n’achetaient pas leurs graines chez les producteurs contrôlés par les gros laboratoires agréés par l’état.
En l’an deux mille douze une directive venant des Etats-Unis a proposé que les potagers individuels deviennent illégaux, une proposition venant de la part d’une des principales actionnaires de la puissante firme Monsanto chimical works , olga Mendez Monsanto, tous les pays industrialisés de l’époque s’empressèrent d’appliquer l’idée : qui contrôle la nourriture, contrôle les hommes …Les moindres parcelles de terre cultivables acquises légalement mais contre toute étique appartenaient maintenant aux « ogres vampiriques du gouvernement mondial » ; en effet , les plantes modifiées génétiquement (OGM) par les grandes firmes étaient systématiquement cultivées à proximité des champs bio, sous prétextes d’expérimentation, les maïs et autres tournesols ou colza se retrouvèrent contaminés , la fraude mondiale consistait alors à accuser les petits exploitants de « vol de propriété intellectuelle », les cultures OGM étant sous brevet des charognards de l’industrie agro- alimentaire avec l’aval des puissances politiques affairistes ,occultes bien sûr ,les paysans se voyaient alors contraints de céder leurs petits lopins de terre (ferme et animaux compris) pour payer amendes et frais de justice ,de travailleurs innocents, ils devinrent des voyous et subirent le même traitement que les voleurs et autres bandits de grand chemin, (même chose avec les animaux : Monsanto avait fait approuver, à l’époque, un brevet sur le porc comme que pour les plantes).
L’homme continua sa route, des souvenirs en vrac lui revinrent en mémoire ,un homme à la moustache Gauloise à une époque avait lutté à sa manière avec quelques compagnons en fauchant des parcelles de ces saloperies sorties tout droit des cervelles de scientifiques aux idées malsaines et corrompus pas l’argent , il avait échoué et mis en prison plusieurs fois ,mais sa lutte continuait sous d’autre formes ,les agriculteurs « dealers » comme les surnommaient la justice et les moutons rentraient dans le rang de la pensée unique.
En 2009, comme par hasard, la marijuana, alors illicite jusque là, devint légale, quand les grands décideurs trouvèrent l’importance des sommes qu ils allaient pouvoir en retirer, les lois sont ainsi faites et ce qui est illégal aujourd’hui est subitement légal quand certains pouvoirs en tirent bénéfice. cette année là apparut aussi un virus alors inconnu ,dû à la manipulation génétique dans les laboratoires « militaro industriels » ; les premiers à s’en apercevoir et donner l’alarme furent les scientifiques japonais qui avaient confié des souches de la grippe aviaire à des chercheurs de laboratoires militaires américains qui s’empressèrent de les rendre plus virulents en les associant à un nouveaux virus sorti tout droit de leurs usines à mort ,la naissance d’un enfant monstrueux venait de voir le jour : « le A/h1N1 LE 24 avril 2009 » mais l’imagination des génocidaires de l’époque ne s’arrête pas là ; pour rassurer les populations et amener les brebis à coopérer une vaccination de masse fut décidée : la première dose était sans danger, déjà conditionnée par les chiffres alarmants des médias complices qui rabâchaient sans relâche que la pandémie se propageait à la vitesse grand V, les citoyens, pris de panique se précipitèrent dans les officines qui délivraient un médicament préventif « le tamiflu » mais le produit présentait des effets secondaires provoquant des troubles neurologiques qui firent se suicider plusieurs milliers de gens et laissèrent handicapés des centaines de millions d’autres : les effets combinés du vaccin manipulé et des médicaments(certains périmés) avaient éliminé cinq milliards d’êtres humains, les autres réduit à un quasi esclavage ,les libertés plus qu’inexistantes interdites par décret , des puces électroniques implantées sur ce qui restait des humains, seuls quelques hommes et femmes réussirent à échapper à ce contrôle systématique en se cachant ou s’opérant eux -mêmes pour se débarrasser de l’engin diabolique implanté sous la peau avec tout les risques d’infection que cela comportait … C’est avec une poignée des ces gens que l’homme avait rendez-vous ce jour là.
La clôture, franchie aisément, d’un bond souple, les participants à cette réunion secrète venaient de tous les milieux sociaux : associatifs, culturels, médias plus qu’incontrôlables et qui avaient eu le courage de défier le nouvel ordre .
Tout avait commencé par l’union européenne, puis l’union africaine , sous prétexte de bien être et d’abolition des frontières , en projet d’union de tout le continent Américain , le Canada, Mexique ainsi que tous les autres petits pays de ce grand continent : Bolivie, Equateur Venezuela cuba et bien d’autres ,avec une monnaie unique à l’image de l’union européenne ; il suffisait ensuite, dans une autre étape ,de réunir ces trois entités sous le prétexte d’une union encore plus forte avec, à la clé ,une invasion d’envahisseurs venus d’autres planètes ; peur ,demande de protection des populations craintives , de toute façon tout le système était bien rôdé depuis les soi- disantes menaces d’attentats d’extrémistes religieux ou politiques dans les années 2000 , avérés ou manipulés par certains faucons de grande administration. La vie dans ces temps là devint insupportable, délits de faciès, manipulation des services secrets envers leur propre nation, coups fourrés en tout genre, démocraties renversées par ces homme de l’ombre , sécurité accrue dans les grandes villes ,caméras, point de contrôle , montage de faux attentats que l’on attribuait aux ennemis de l’état
Partie 2
Dans le laboratoire secret des grands états, les militaires mettaient au point des armes de destruction massive, ceux là même qui accusaient certains pays de posséder des armes biologiques, prétexte à les envahir et ainsi piller les richesses et apporter la « démocratie », leur « démocratie », une idée de la « liberté », leur « liberté » !
Un de ces pays à en payer encore le prix est l’Irak, bien sûr le dictateur Saddam Hussein n’a jamais été un enfant de cœur, mais tant que les grands états y trouvaient leur compte en fournissant des armes au Dictateur pas de problème mais voilà, les besoins énergétiques des pays industrialisés ,l’appétit grandissant des grands groupes pétroliers et autres lobbies industriels à en vouloir toujours plus, poussèrent le Dictateur à la faute, pensant avoir l’aval des Grandes Puissances, la marionnette stupide et cruelle à l’ego démesuré, tomba dans le piège avec l’invasion du Koweït !.
D’un bon souple, l’homme franchit les fils barbelés, comme tous les jours, il venait prendre soin de son petit potager illégal dont les fruits et légumes approvisionnaient tous ses amis ; paradoxe de la situation, les plants de marihuana servaient de cache pour les carottes navets et autres plantations devenues, elles, interdites sous peine d’emprisonnement et même bien souvent d’exécution pure et simple avec le don de ses propres organes, bien entendu contre sa propre volonté. Le petit trésor, bien à l’abri, entre les plants de psychotrope, les légumes avaient un parfum comme nul autre, presque envoûtant, sûrement le goût et senteur de la liberté, le jardin arc-en-ciel comme le surnommaient ses amis, était a la disposition de tous, et bien sûr, le Capitaine du district chargé de la répression y avait aussi accès, poussé, à vrai dire par toute la bande de joyeux compagnons ; une petite Corruption qui arrangeait tout le monde ! Après tout, les puissants de ce monde avaient donné l’exemple qui permettait maintenant aux dissidents de survivre, juste retour des choses.
Une feuille d’olivier tomba en tournoyant sur le sol meuble du petit potager ravivant des souvenirs heureux, l’homme s’arrêta de biner ses plants de carottes , redressa son dos fourbu et contempla un instant le champ en friche jouxtant le petit jardin, là où, autre fois ,le rire cristallin des enfants du voisinage sur des chevaux de bois venait pour quelques sous jouer les aventuriers, le joli manège remis en état par des mains habiles d’un de ses amis, un ébéniste de talent avec un pseudo intriguant « pb02 », les dorures refaites à neuf ,la mécanique bien huilée ,la machine à rêve était repartie pour longtemps encore ; c’était sans compter avec l’Administration tatillonne et procédurière de l’époque… Le joli manège d’antan fut détruit et les enfants devenus grands ou disparus, flonflons et musiques joyeuses ont fait place aux cantiques religieux, et marche militaire.
Au loin dans le petit village, l’appel du Muezzin du haut de son minaret remplace désormais les cloches de l’église, il n’avait rien contre les religions quelles qu’elles soient , à une condition : que celles-ci ne soient pas imposées ; mais, importer des idées religieuses avec toutes les restrictions dues à leurs pratiques, des pratiques inventées par les hommes pour en soumettre d’autres ,faire les lois qui les arrangent, toujours, dominer des êtres humains par la peur et les menaces, des artifices vestimentaires ou comportementaux, obligatoires, toutes les religions ont eu leurs dérives sectaires ; avoir une pensée unique a toujours été le propre des tyrants de tous poils, religieux ou politiques ,de promesses de Mieux Etre ou de Paradis, de mille vierges dans l’au-delà, ou une place à la droite de Dieu, d’habits de lumière à la place d’oripeaux . Souffrez, mes frères pour avoir une place de bienheureux, souffrez paysans dans vos champs votre maître sera heureux et riche, souffrez ouvriers pour la joie d’un patron voyou qui vous laissera un jour sur le bord d’un chemin sans lendemain qui ne chantera jamais…
L’homme abandonna son petit havre de paix, continua son chemin, longea les rives du canal du midi, tous les souvenirs de son enfance étaient là, bien présents dans sa mémoire, l’hôtel des impôts en ruine squelette informe comme la démocratie de son pays où les puissants avaient rongé ‘l’os jusqu’à la moëlle ne laissant que quelques bouts de nacre dans lesquels se mirait le petit peuple en y voyant le reflet d’une liberté bien lointaine …Un peu plus loin l’Université où le savoir des hommes n’était plus que fantôme de partage des connaissances, les rires des étudiants étouffés lors de manifestations rendues sanglantes.
Comble de l’ironie à la place de ce temple du savoir d’autrefois, des jardins privatifs occupaient l’espace nourrissant un petite partie du quartier de son enfance ,autre nourriture …L’une intellectuelle l’autre apaisant les ventres affamés, toutes deux maintenant aux mains de riches et puissants charognards qui dictaient leur idées pour la première et asservissaient le reste du monde, toujours le vieux principe : « qui contrôle la nourriture contrôle les gens » ,c’est pour ces deux raisons que l’homme continuait de lutter ,et, comme lui, d’autres êtres humains, de part le monde , certains torturés, emprisonnés ,ou bien éliminés physiquement … Le prix a payer pour un semblant de liberté.
Les ratons laveurs avaient depuis colonisé les berges du canal, indifférents aux problèmes des hommes, les chemins de halage qui servaient autrefois, il y a très longtemps, à tracter les grosses péniches chargées de charbon ou de céréales, tirées par des chevaux tout le long de son parcours, traversant ainsi la France au rythme de ces bêtes robustes et infatigables
Part 3
Le soleil était encore haut, l’heure du rendez-vous n’était pas venue, un tour en ville brouillerait les pistes et permettrait de déjouer d’éventuelles filatures.
L’autobus mal entretenu le laissa à deux pas du centre ville, place du Capitole, la ville rose n’avait plus aucun rapport avec la fleur du même nom, par manque d’entretien les briques rouges de la ville avaient pris le gris terne des cheminées servant aujourd’hui encore à brûler les dernier cadavres de la catastrophe de l’usine fabriquant les gaz moutardes sarin et autre cyclo-sarin, comme si la population n’était pas assez décimée comme ça ! Les dirigeants en voulait encore plus, les temples de l’apocalypse enrichissaient toujours autant les marchands de mort, rien n’avait servi de leçon ! L’histoire se répète à l’infini, les hommes ne sont toujours pas devenus sages, les peuples qui ont eu à souffrir de la barbarie se transforment en sauvages, de victimes deviennent bourreaux comme un jeu malsain de surenchère de la violence et de méchanceté.
Quelques années auparavant le Moyen-Orient s’était embrasé , toute la région s’était alors transformée en un vaste champ de bataille , des alliances intéressées mais contre nature s’étaient créées, des invasions barbares pour le contrôle politique ou religieux, des frères entre eux s’égorgeaient comme si un échange de sang apaiserait leurs Dieux, tout ça sous l’ œil des manipulateurs, âpres au gain ,qui ,encourageaient les belligérants, certains ,que, de toute façon, ce génocide leur profiterait quelque soit le gagnant… ou le perdant.
L’homme pénétra dans l’enceinte du Capitole par une porte monumentale à deux battants, dans une petite place intérieure les gros pavés en granit luisant d’un gris ardoise, rappelaient un certain mai 68 ou la jeunesse avait cherché une autre façon de vivre, d’aimer, et avait éprouvé, pendant quelque jours, le sentiment de pouvoir changer le monde avec quelques idées nouvelles… . . A droite, en rentrant par le jardin maintenant en friche mais qui avait été une des fiertés des Toulousains avec ses massifs de fleurs joliment décorés et ses jets d’eaux,le grand escalier en marbre blanc où les samedis de jeunes mariés venaient unir leur destin par un mariage heureux devant un élu de la république le torse fièrement ceint d’une écharpe tricolore , en haut des premières marches la fresque peinte sur le mur ressemblait maintenant à une immense lèpre où les lambeaux de chair pétrifiée laissaient apparaître encore deux ou trois personnages déambulant sur les berges de la Garonne ; en bas des marches, le buste décapité de Jean Jaurès ,comme la liberté qu’il avait représentée en 1914, juste avant son assassinat , au centre de la place une plaque commémorative ,là ou le Duc de Montmorency , ennemi de Richelieu, fut décapité en 1632 . L’homme vérifia que rien ne générerait sa manipulation sur deux ou trois lettres de la plaque de bronze le moment arrivé.
Des bruits venus de l’extérieur, sûrement du coté de la rue saint Rome ,d’abord une rumeur un peu sourde qui allait en s’amplifiant ,bientôt des cris et le bruit inquiétant des nouvelles armes de la police de répression ,un grésillement, et dans l’air une odeur de chair grillée : les armes au rayon laser rentraient en action, découpant les corps, grillant des membres , la recherche militaire dans ce domaine n’avait pas chaumé, alors que des milliers de gens mouraient encore de maladie comme le cancer ou le VIH quand ce n’était pas simplement d’une grippe saisonnière, les budgets de la recherche médicale étaient, le plus souvent, attribués au développement de nouvelles armes plutôt qu’au mieux être de la population ! De toute façon, ce qui faisait la richesse permanente des grands groupes pharmaceutiques et des usines d’armement était que la recherche destinée à la guérison de certaines maladies n’aboutisse pas, ou, tout au moins, dure longtemps, les premiers vivant grâce à la maladie, les seconds grâce à la mort ; financièrement l’un dépendait de l’autre, toujours au détriment des humains. En France, en l’an deux mille neuf toutes les cinq heures trois personnes étaient contaminées par le VIH.
Les pas lourds et saccadés des mercenaires militaires résonnaient sous les arcades de la grande place ornée de la croix occitane, les robokops de l’ordre établi ne faisaient pas de différence entre des jeunesssss manifestants en pleine forme et de personnes âgées qui se trouvaient là par hasard mendiant quelque nourriture auprès des rares commerçants qui avaient encore des fruits et légumes pollués et sans saveur.
Depuis la nuit des temps les gouvernements de tous les pays engagent des mercenaires, mais dans les années deux mille l’hypocrisie et la lâcheté des dirigeants atteint un sommet impressionnant de manipulation , les guerres déclarées par les élites conspiratrices, avides de pouvoir faisaient la guerre par procuration, même si les conflits sont toujours barbares il fut une époque où certains grands généraux se retrouvaient sur les champs de bataille et risquaient leur vies ,bien sûr, celles de leur guerriers aussi, mais au moins, et même si toutes les guerres sont source de malheur, les décideurs étaient alors souvent en première ligne…
Part 4
L’homme n’était pas là pour se mêler à la manifestation mais juste comme observateur il avait été justement choisi pour ses capacités à se fondre dans les foules et rompu à l’art du camouflage en milieu urbain ,pas question pour lui de se mettre en danger , non pas inutilement, car son sang bouillonnait à la vue de ses gens piétinés par une soldatesque robotisée mais il avait d’autres priorités ; de vouloir en sauver quelques uns était au prix de milliers d’autres, et ça, il ne pouvait se le permettre. Les documents qu’il détenait, répartis dans plusieurs poches ,faisaient de lui tantôt un commandant de gendarmerie, tantôt un officiel du gouvernement détaché de son affectation pour « mission spéciale » ; il faillit éclater de rire , il suffisait toujours de brandir le document avec des tas de sceaux pour être vite compris , et bien des ignares en uniforme aimaient bien les sceaux ,ils en étaient eux même l’illustration sauf que les sots ne connaissent pas ou peu la différence surtout si la prononciation est la même , le seul inconvénient pour lui ,ne pas se tromper de poche ,selon à qui il s’adressait …Là était le risque ,la catastrophe !
La police de la répression passa devant lui ,il observa leurs visages derrière la visière des casques en acier de synthèse ,des visages inhumains, déformés par la haine et sûrement quelques hallucinogènes administrés par leur supérieurs, comme pour la guerre des tranchées en 1914-1918 où les poilus montaient à l’assaut après quelques bouteilles de rouge pour se donner du courage face à l’ennemi ,mais là s’arrête la comparaison ,car ,même si les salopards politiques de l’époque considéraient les hommes comme de la chair à canon, les soldats défendaient leur pays contre un envahisseur barbare .
Fusils d’assaut et pistolets laser au plasma faisaient des dégâts considérables, les gens touchés par les rayons fondaient littéralement sur place il ne restait plus rien qui ressemblait à un être humain, juste une tâche visqueuse sur le sol ; ces armes, utilisées depuis deux ou trois ans avaient été mises au point quelque temps auparavant, dans les années 1960. A l’époque le tâtonnement des spécialistes ne permettait pas d’en faire une arme portable , beaucoup trop d’énergie était indispensable, mais comme d’habitude la recherche militaire progresse très vite et les budgets qui lui sont alloués dans certains pays sont dix fois supérieurs à ceux de la recherche médicale ,il est plus rentable de tuer que de guérir.
Evitant les attroupements et les barrages grâce aux renseignements obtenus par des amis qui préféraient garder leur poste dans l’administration et être ainsi plus efficaces dans la résistance au Nouvel Ordre Mondial, et aussi plus en sécurité, lui, avait choisi une autre voie certes plus périlleuse mais aussi plus exaltante qui correspondait plus à son caractère. Actions et manipulations, de toute façon il n’avait jamais supporté les ordres imbéciles et inhumains, ce qui lui valut une mise à l’écart de la part de ses supérieurs stoppant net une carrière prometteuse…
Les berges de la Garonne étaient un petit havre de paix pour un moment encore, assis sur les trois marches qui bordent le fleuve il réfléchit à tous les évènements de ces dernières années.
Envoyé en Irak comme observateur, il avait assisté à la prise de Bagdad par la plus puissante armée du monde et leurs alliés, l’armée de libération s’était vite transformée en armée d’occupation avec toutes les exactions que cela comporte en temps de guerre.
Il faut croire que même au début de la « libération » le monde entier ne fut pas dupe des intentions des « va- t’en guerre » de l’administration américaine, s’il n’y avait pas eu de pétrole il n’y aurait pas eu de libération, car les hommes du Président, les Brent Scowcroft, Colin Powell, Dick Cheney,Paul Wolfowitz, George Shultz, Richard Perle ou Richard Armitage ont manipulé la nation américaine pour s’attribuer les contrats juteux qui résulteraient de leurs intervention, ils n’ont jamais eu l’âme d’une mère Térésa ou d’un docteur Schweitzer…
Un exemple avec Dick Cheney qui est intervenu pour que Halliburton obtienne certain contrats pour la fourniture aux armées de reconstruction, empochant au passage plus de 1 300 000 stock-options de la part de la firme d’une valeur de 43 millions de dollars.
Lors de la prise de Bagdad, les premières consignes données à l’armée ont été de protéger la maison du pétrole ou un char d’assaut avait été mis là en permanence, et pendant ce temps un des plus beaux musée du monde fut pillé sans vergogne aussi bien par certains habitants que par les troupes de « libération » de l’armée Américaine.
Une ombre passa dans son champ de vision, l’homme tourna légèrement la tête pour voir deux silhouettes courir le long des berges désertes, et disparaître dans les dédales des platanes…
Presque aussitôt des bruits de bottes claquèrent sur les pavés et un ordre : « ne bougez pas ! » Se retournant lentement, son regard croisa deux petits yeux porcins dans une masse gélatineuse.
Tremblotante comme une motte de saindoux, le petit lieutenant le visage rouge de colère, à moins que ce ne fut l’abus d’alcool, toisa l’homme assis et décontracté en face de lui, le canon de l’arme semblait animé d’une vie propre, pour une fois, le militaire se trouva décontenancé face à une personne à qui il n’inspirait aucune crainte.
« Papier et plus vite que ça », l’homme sortit ses documents d’un geste lent, ce qui eu le don d’exaspérer le petit homme, « que faite vous là ? » « je prends le frais » s’entendit -il répondre ; décidément son suspect avait de l’aplomb lui qui croyait personnifier l’autorité ,le voilà tout idiot ne sachant plus que dire .
L’homme en face de lui sourit et tendit ses papiers
« Pardon mon commandant je ne pouvais pas savoir » s’excusa-t’il obséquieusement la tension tomba d’un coup, et l’arme du militaire s’abaissa .
L’homme sourit intérieurement en pensant à son entraînement sur l’art de la manipulation, des faux papiers à vrai dire bien imités ,un sang froid à toute épreuve, la voix un peu plus forte que son interlocuteur ,et surtout, prendre le contrôle de l’autre sur la personne en face de soit, ne pas lui laisser le temps de trop réfléchir, lui faire croire qu’il pose les bonnes questions ,alors que celles ci lui sont suggérées ,la flatterie est aussi une arme redoutable.
Plus subtil que le recours à la force, l'art de la manipulation est de modifier le comportement d'une cible déterminée en transformant sa perception du réel.
« Ne vous excusez pas, lieutenant, nous faisons un métier dangereux et vous en êtes le digne représentant, je suis en tournée d’inspection et mon rapport est pour le moment en votre faveur même si des jaloux ont laisser entendre que vous n’étiez pas à la hauteur dans certaines opérations, je peux vous assurer que ceux là vont m’entendre… »
part 5
L’obséquieux lieutenant bafouilla un remerciement, et bomba le torse comme tous les imbéciles que l’on flatte.
« Excusez moi, mon commandant, n’auriez vous pas aperçu un individu courant dans cette direction ? »
« Non, lieutenant, autrement je l’aurais interpellé moi-même pour vous le confier bien sûr ! »
« Encore merci, mon commandant et bonne journée », le militaire s’éloigna d’un pas martial sûr, dorénavant, d’une promotion assurée.
L’homme passa la main sur son avant bras comme pour se rassurer, et sentit la légère protubérance sous l’épiderme
La puce implantée volontairement sous sa peau représentait l’espoir de milliers de personnes ,les codes qu’elle contenait lui permettraient de réaliser le casse le plus grandiose et surtout le plus loyal envers ses compatriotes, un geste et une mission destinée à l’humanité , lui ,l’ex gendarme s’apprêtait à devenir un voyou ,un renégat pour sauver de la faim des milliers de gens ; paradoxalement, même dans le lot, se trouvaient les petits caïds de banlieue qu’il avait affrontés autrefois mais il n’était pas là pour faire de la discrimination, ni pour faire un choix ,ce n’était pas son rôle décider qui devait mourir de faim ou vivre comme un esclave et mendier quelque nourriture ; il avait décidé de se battre pour ses frères et sœurs, peu importe leur religion ou la couleur de leur peau il ne voyait en eux que des êtres humains qui souffraient.
Observateur, il avait depuis plusieurs mois décidé de franchir la ligne rouge, ce trésor se trouvait à portée de main, enfin le plan destiné à trouver l’emplacement précis de la banque mais pas n’importe quelle banque, celle ou étaient entreposer des milliers voir des millions de graines mises à l’abri par les gouvernements corrompus qui étaient au courant d’une catastrophe planétaire et qui avaient décidé d’entreposer ces semences pour l’élite survivante ,toujours la même chose, les corrompus prennent soin d’eux mêmes et de leurs amis avant de penser aux peuples qui eux les ont porté au pouvoir .
Un de ces coffres fort se trouvait en arctique , démarrée dans les années 2000- 2006 cette chambre forte construite dans la montagne d’une île isolée du cercle polaire,possède toutes les caractéristiques d’une banque moderne , la température de18 degrés est assurée par un simple compresseur de 10 kilowatts.
« Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations, contrôlez la nourriture et vous contrôlerez la population. » Henry Kissinger (1970).
Avec des citations comme celle la on voit bien l’état d’esprits des dirigeants de l’époque, le petit peuple soit disant paranoïaque des années 2009 ne l’était sûrement pas tant que ça, et les voix dissidentes tournaient en dérision et traitaient de malades ceux qui voyaient partout la conspiration ,avaient juste un peu raison de se méfier ; les attentats du 11 septembre qui avaient fait plus de 3000 victimes en avaient été le meilleur exemple .Que de manipulations, de mensonges, de vols ,’ d’escroqueries, enquêtes bâclées, dissimulations de preuves tant de vies sacrifiées pendant et après , les gens contaminées par les poussières toxiques, une tour qui s’écroule sans avoir été touchée ,en plus, dans les deux premières tours ,des travaux avaient été effectués une semaine avant et le directeur de la sécurité pour les tours n’était autre qu’un membre de la famille BUSH.
DERNIER
Autre bizarrerie de l’époque le nouveau propriétaire des WTC L.Silverstein obtient des assurances une clause spéciale terrorisme et ça trois mois avant le 11 septembre , le nouveau propriétaire n’a plus l’obligation de s’acquitter du paiement, mais a eu le droit de toucher les indemnités des assurances soit : 5 milliards de dollars contre 15 millions d’investissement, bonne affaire en trois mois.
Tout à sa réflexion, l’homme remonta les berges de la Garonne d’un pas de promeneur qui n’avait rien à se reprocher ; autrefois, sur les marches du fleuve, des jeunes gens flirtaient ou faisaient de la musique dans une ambiance paisible, laissant leurs pieds jouer avec le clapotis du fleuve, et par les chaudes soirées de l’été se baignaient presque nus dans les eaux fraîches avec des rires d’enfants
« Svp, vous n’auriez pas un morceau de pain ? »
Le jeune homme devant lui arborait un sourire gentil, un visage enfantin, un piercing sur la paupière gauche
« Avez-vous un petit truc à manger, je vous prie ? »
« Non, juste un bonbon à la menthe , si ça vous dit »
Son œil exercé remarqua la bosse que faisait une arme de point sous le blouson un peu élimé de son interlocuteur ,mais il ne releva pas
« Je peux vous donner un conseil, Monsieur ? »
« Oui, bien sûr »
« Pour l’instant, ne repassez pas par ou vous êtes arrivé,les militaires font des rafles et vérifient les certificats de vaccination que vous devez obligatoirement avoir sur vous en cas de contrôle, le barrage devrait être levé à 16H 30 environ. »
L’homme ne lui posa même pas la question . D’où tenait-il ces renseignements ? Et pourquoi le mettre en garde , lui ? .
La grande porte de la mairie franchie, il s’accroupit sous un des escaliers repéré auparavant, il se mit en veille comme il disait, l’entraînement reçu lui permettait de rester silencieux et tous les sens en éveil pendant plusieurs heures, voir des jours sans nourriture avec juste un peu d’eau, pour ce cas ci ,une heure à attendre suffirait, la nuit doucement l’enveloppa ,il se sentit en sécurité, seuls les craquements du vieux bois de l’époque des Capitouls , faisaient entendre leur musique comme une chanson de troubadour dédiée à une belle et jolie princesse .
Avec précaution il sortit de sa cachette, se dirigea vers la plaque de bronze dédiée à la mémoire du Duc de Montmorency, ses doigts parcoururent les petites lettres gravées et appuyant sur celle choisie ,composa le mot U.N M.O.N.D.E , la lourde plaque se souleva révélant un rectangle avec au fond une petite clarté diffuse, à tâton sa main trouva le premier barreau froid et humide d’une échelle de fer l’homme descendit une trentaine de mètres dans le boyau sombre et étroit avant d’atterrir sur une petite plate-forme de granit .
« Entrez commandant faite comme chez vous »
Cette voix il la connaissait bien pour l’avoir entendue plusieurs fois sur le bord du canal quand il allait discrètement cultiver son petit potager, le capitaine, il venait de se faire piéger ! C’était de bonne guerre, malgré sa prudence il avait fait une erreur, impardonnable vu son expérience
« Comment êtes-vous là ? » questionna le commandant
« Tout simplement parce que nous avons les moyens de pirater la puce électronique qui se trouve sous votre peau, mon cher ! »
« Maintenant, il faut rendre des comptes commandant, je vous arrête »
L’homme n’hésitant qu’un instant, bien que n’étant pas armé il fit le geste de dégainer une arme
Un éclair, puis un choc effroyable, puis une autre détonation suivit la première ,il vit la silhouette du capitaine s’approcher brusquement de lui, comme une marionnette à qui un fil invisible aurait donné une brusque secousse pour la faire avancer, mais bizarrement le corps ne posséder plus de tête.
Dans un sursaut de vie l’homme dévisagea celui qui venait de tirer sur son agresseur il sourit devant le visage enfantin au Pershing sur la paupière
Il sentit la vie le quitter
Le visage enfantin se pencha sur lui et tâta l’avant bras du moribond, les doigts trouvèrent la petite protubérance de la puce électronique
« Pardon mon commandant nous sommes arrivés trop tard ! »
L’homme se vidait de son sang par la jugulaire ouverte, un geyser pourpre sortait par saccade au rime d’un cœur qui bat , , la vie fuyait, sa dernière vision fut que ce jeune homme représentait la relève d’un combat sûrement sans fin de l’être humain contre la barbarie et le totalitarisme, il eut une pensée de fierté que ce soit un jeune qui prenne la suite de la mission …
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